Gentille
Entendu une anecdote édifiante dans le poste il y a quelque temps.
Un spectateur égaré du côté d'une ville de festival au début de l'été ( Montpellier? en tout cas, il y pleuvait) s'extasiait sur la gentillesse extraordinaire des gens qui prêtaient généreusement un coin de parapluie à leurs voisins de gradin sous le ciel menaçant. Misère misère.
La gentillesse est une pauvresse.
On pourrait la croire invincible et souveraine face aux assauts, résistante à tous les fâcheux, digne et vertueuse. Elle n'est hélas pas bien vaillante à l'usage, elle se défile et se ratatine plus que de raison.
Pis, c'est désormais une ressource de peu, quand on ne la considère pas comme une tare, cyniques que nous sommes.
Je me demande très souvent à quoi peut bien mener sa propre gentillesse (à considérer que tout se gratifie? presque). Comme tout le monde, je me retrouve à l'assimiler à de la faiblesse. Je repense à la répartie de Shirley McLaine dans The Apartment, géniale comédie de Billy Wilder, où Jack Lemmon et elle campent un couple de vais gentils, comprendre des dindes cruches : "Dans la vie, il y a les gens qui se servent, et les gens dont on se sert."
Pourtant, je m'y tiens, je laisse ma place aux vieilles dames dans le bus et je pense à ne pas (trop) casser les pieds de mon prochain, ce genre de choses.
Dieu me le rendra? Quand je connais son absolu manque de discernement parfois...
Un spectateur égaré du côté d'une ville de festival au début de l'été ( Montpellier? en tout cas, il y pleuvait) s'extasiait sur la gentillesse extraordinaire des gens qui prêtaient généreusement un coin de parapluie à leurs voisins de gradin sous le ciel menaçant. Misère misère.
La gentillesse est une pauvresse.
On pourrait la croire invincible et souveraine face aux assauts, résistante à tous les fâcheux, digne et vertueuse. Elle n'est hélas pas bien vaillante à l'usage, elle se défile et se ratatine plus que de raison.
Pis, c'est désormais une ressource de peu, quand on ne la considère pas comme une tare, cyniques que nous sommes.
Je me demande très souvent à quoi peut bien mener sa propre gentillesse (à considérer que tout se gratifie? presque). Comme tout le monde, je me retrouve à l'assimiler à de la faiblesse. Je repense à la répartie de Shirley McLaine dans The Apartment, géniale comédie de Billy Wilder, où Jack Lemmon et elle campent un couple de vais gentils, comprendre des dindes cruches : "Dans la vie, il y a les gens qui se servent, et les gens dont on se sert."
Pourtant, je m'y tiens, je laisse ma place aux vieilles dames dans le bus et je pense à ne pas (trop) casser les pieds de mon prochain, ce genre de choses.
Dieu me le rendra? Quand je connais son absolu manque de discernement parfois...
ça me donne envie de voir le film en question, tiens ! Non, la gentillesse ne doit pas être considérée comme une faiblesse, en tous cas je ne le pense pas (mais effectivement ça reste une réflexion toute personnelle)... Je ne verserais certes pas non plus dans une justification désespérée du genre "au contraire, c'est une force !!!"... Mais imaginer ne serait-ce qu'une seconde un monde dans lequel toute trace de gentillesse sous quelque forme que ce soit aurait disparu... ça fait plus que froid dans le dos ! Si ce n'est pas une force, c'est en tous cas très certainement un acte de résistance face à la facilité de l'individualisme vers lequel nous pousse chaque jour un peu plus cette merveilleuse société qu'est la nôtre...
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