Petite Terre, Vaste Rêve*
Ma fille n'aime pas la géographie.
J'ai beau flatter son goût pour les sciences d'observation et lui faire valoir le fond scientifique de cette discipline égarée du côté des sciences humaines (topographie, géologie, hydrologie, climatologie, écologie...), elle reste insensible à ma démonstration.
Je m'y suis mal pris! J'aurais mieux fait de lui parler cartographie et art plastique: apprentissage subtil de la palette des verts pour rendre la mousse et les lichens, l'herbe de la steppe, qui n'est pas celle de la prairie ni de l'étendue herbacée(?), les forêts ou la brousse arborée, art des blancs bleutés, grisés, couleur d'écume froissée des cimes enneigées, des ombres de l'ubac, à-plats onctueux du sable crème des déserts, dentelle frisée minutieuse des glaces très au nord.
Je devrais surtout, surtout, lui faire entendre la poésie puissante et fabuleuse des noms: Aden, Alep, Novosibirsk, Sakhaline, Zanzibar, Brisbane, Surabaya, Mandalay, Saskatoon, Tachkent, Belem, Durban, Buenos Aires...
C'est ici le moment d'évoquer la Société de Géographie, vieille société savante (fondée en 1822!) qui publie une revue confiée depuis peu à Glénat qui en a repensé la maquette, somptueuse. C'est désormais un vrai magazine tous publics et non pas une publication académique poussiéreuse.
Qui a l'heur de me faire aimer la géographie! et pas seulement pour le bleu des mers du sud...
*J'emprunte à Andrée Chédid le joli titre d'un recueil de ses nouvelles paru en 2002 chez Pauvert. Et je le sème volontiers tous azimuts, tant je trouve la formule heureuse.
J'ai beau flatter son goût pour les sciences d'observation et lui faire valoir le fond scientifique de cette discipline égarée du côté des sciences humaines (topographie, géologie, hydrologie, climatologie, écologie...), elle reste insensible à ma démonstration.
Je m'y suis mal pris! J'aurais mieux fait de lui parler cartographie et art plastique: apprentissage subtil de la palette des verts pour rendre la mousse et les lichens, l'herbe de la steppe, qui n'est pas celle de la prairie ni de l'étendue herbacée(?), les forêts ou la brousse arborée, art des blancs bleutés, grisés, couleur d'écume froissée des cimes enneigées, des ombres de l'ubac, à-plats onctueux du sable crème des déserts, dentelle frisée minutieuse des glaces très au nord.
Je devrais surtout, surtout, lui faire entendre la poésie puissante et fabuleuse des noms: Aden, Alep, Novosibirsk, Sakhaline, Zanzibar, Brisbane, Surabaya, Mandalay, Saskatoon, Tachkent, Belem, Durban, Buenos Aires...
C'est ici le moment d'évoquer la Société de Géographie, vieille société savante (fondée en 1822!) qui publie une revue confiée depuis peu à Glénat qui en a repensé la maquette, somptueuse. C'est désormais un vrai magazine tous publics et non pas une publication académique poussiéreuse.
Qui a l'heur de me faire aimer la géographie! et pas seulement pour le bleu des mers du sud...
*J'emprunte à Andrée Chédid le joli titre d'un recueil de ses nouvelles paru en 2002 chez Pauvert. Et je le sème volontiers tous azimuts, tant je trouve la formule heureuse.
Bonjour Sumi,
RépondreSupprimermerci pour tes textes,
personnellement j'ai aimé la géographie à partir du moment où j'ai compris que l'on parlait de l'Homme, de son rapport au monde.
Lire la géographie c'est lire l'humanité, découvrir les rapports profonds d'une population avec son environnement à une époque.
L'important c'est le dessous des cartes.
Bien sûr le déclic a eu lieu bien après ma scolarité.
Mais c'est peut-être une piste à essayer.
Nicolas