La vie est un rêve, la mort aussi

C'est avec une joie d'enfant, ou d'ado (enthousiaste, exaltée, lyrique, tendance 'c'est trop bien') que j'ai accueilli le dernier film de Christopher Nolan. Sitôt rentrée de ma campagne, où je fis le plein de lectures estivales, avec de l'aventure! (Bolano), de l'humour! (Testud), de l'émotion! (Carrère, Gallay), et même du suspense! (Laurie), je me précipitai au cinéma pour découvrir Inception.

D'abord il y a la groupie réjouie parce que le talent et l'imagination inspirée de l'un de ses cinéastes préférés sont plébiscités, avec toutefois la crainte, sourde et égoïste, que son succès populaire ne l'abime et ne le corrompe...
Ensuite, parce que ce savant et virtuose échafaudage fantastique fait écho à mon roman préféré de Murakami, La fin des temps (enfin, l'un de mes quelques romans préférés de Murakami... ) Je veux bien croire qu'on cite à son sujet plus probablement William Gibson et son Neuromancien, vaguement parcouru jadis, que Murakami. Pourtant le style et la mélancolie puissante qui émane du film de Nolan le relient définitivement à ce dernier.
Enfin et surtout, ce qui achève de me troubler et de me séduire, c'est que je retrouve là ma propre science actuelle et conjoncturelle des rêves: les miens sont habités par un fantôme rassurant et paisible qui s'immisce chaque nuit ou presque avec bonheur dans mes élucubrations nocturnes; lui et moi évoluons dans une distorsion du temps possible seulement dans les rêves, hantant des souvenirs anciens ou inédits. Ces rêves et mon inconscient prolongent alors l'état de grâce et les démonstrations de pensée magique qui ont commencé de s'effacer et de s'épuiser dans la journée...
Je repense avec émotion (!!!) au sourire incrédule des enfants à qui je proposais il y a quelques mois, sur le ton de l'humour (!!!): surtout si vous rêvez de lui, n'oubliez pas de m'inviter dans votre rêve! je vous rejoins de suite...