"Si je devais un jour disparaître, je te laisse mon ombre qui veillera sur toi"


Si la démarche d'une Sophie Calle m'émeut et me parle, si j'aime son bavardage narcissique, c'est sans doute qu'il fait écho à mon propre nombrilisme. Et que parfois son travail incarne et rencontre mes obsessions du moment.
Son œuvre et sa vie se confondent en une ample boucle poétique, amusée ou meurtrie, entêtante aussi. Des motifs se répètent à l'envi: les mots comme des grains de magie, les rites personnels, la féminité, l'amour, la mort.
J'aime bien que cette femme s'embarque à Lourdes sur l'injonction d'une voyante et en rentre bredouille (d'autant qu'elle ne sait pas ce qu'elle y est venue chercher) ou s'aventure en Arctique pour ensevelir sous un glacier les derniers effets précieux de sa maman disparue: un collier Chanel, une photographie, un diamant curieusement acquis...
Je m'approprie son œil ironique et sensible, et je m'en porte bien.

jusqu'à fin novembre, dans les entrailles en chantier du palais de Tokyo (photo), une installation de Sophie Calle intitulée "Rachel, Monique", sur réservation.

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