L'éthologie pour les nul(le)s

Comme les coffrets d'activité de mon enfance (pour faire des bougies, des expériences de chimie, des tours de magie), j'imagine parfois mettre mon chat en boîte, avec en bandeau sur le couvercle une mention du genre "une infinité d'expériences amusantes!", avec des macarons et estampilles en guise de recommandations de la Société d'éthologie urbaine ou de promotion de la biodiversité animale dans les appartements parisiens.
Notre spécimen de chat est souple, joueur, éternellement jeune, et a visiblement été doté à l'économie de deux neurones et demi. Ajoutons à cela une mémoire de poisson rouge, et c'est un parfait cobaye si je veux rôder mes préceptes éducatifs, jouer les Pavlov, m'entraîner aussi à dire non (ça peut servir ailleurs dans l'écosystème domestique, voire au-dehors).
Ledit chat ayant sans doute abusé de télévidéophagie passive (avec Assassin's Creed en boucle fermée pendant deux semaines, ça conditionne), il lui a pris une subite envie de bondir partout, de grimper au sommet du frigo, de jouer à chat perché pour mieux nous toiser du haut des armoires comme s'il s'était agi du Palazzo Vecchio à Florence (Assassin's Creed: le II). J'ai sévi en vociférant (si si) "puni-cagibi!", en courant après la bestiole, plus amusée qu'inquiète à l'évidence, en la regardant dans le blanc des yeux pour lui faire la morale, en la privant de croquettes un demi-quart d'heure. Le lendemain, il fallait tout recommencer.
Ce qui est bien avec cette espèce de poisson rouge, c'est qu'elle n'est pas boudeuse. La discorde est vite oubliée; chaque jour est un commencement. Au final, j'ai appris quelque chose. Le chat je ne sais pas.