La vie du rail

La rhétorique transilienne me transporte chaque jour que Dieu fait (enfin Dieu... mon employeur, sis à Issy).
Je me demande à combien s'élève le budget communication de la SNCF*, et s'il reste des miettes pour le réseau francilien. Passé les dépenses somptuaires pour renouveler les "virgules sonores" dans les gares, inventer des noms en -oz et en -ys, optimiser le site marchand tous les quatre jeudis (vu son ergonomie actuelle, c'est dire s'il y a une marge de progression), passé tout ça, quelle part consacre-t-on à la fluidification des relations transporteur/transporté, au coaching syntaxique et sémantique des agents d'accueil annonçant au micro les mauvaises nouvelles (selon la logique bien établie qu'on ne parle pas des trains qui arrivent à l'heure, tout le monde sait ça)?
Bon, avouons que souvent, c'est pas de chance: un caténaire qui se rompt, une voiture qui démolit un pilier lequel s'effondre sur la voie, un climat capricieux, des personnes qui déambulent sur les rails, un chien qui passe, etc.

Mais parfois les messages sont comment dire... ineptes. Ainsi:
1) celui qui vous recommande de "rester attentif aux annonces, car l'affichage des écrans sur les quais est défectueux", laquelle annonce se répète en boucle et à l'exclusion de toute autre! Euh et le train il arrive quand? Ah non c'est pas la question? bon.
2) le récurrent: "En raison de perturbations du trafic, des retards sont à prévoir" ou encore "La régulation du trafic nous amène à supprimer le prochain train."
Ce qui pourrait se dire aussi: "en raison de retards, hé bien on est en retard, figurez-vous!" et "le prochain train a été supprimé par la Régulation, à notre insu, oui oui on découvre comme vous."

Qu'importe, sur le quai, pour tromper l'attente, je révise mes figures de style; ça pourra toujours servir quand Nilu planchera dessus (zeugmas, oxymores, et autres hypallages)
1) Zeugma: Ce train vous mène à Versailles et à votre perte (de temps et de patience)...
2) Oxymore: la ligne C est très ponctuelle dans ses retards!
3) Hypallage: en raison d'un train sur la voie, la régulation du trafic est toute perturbée. C'est un mauvais exemple, bien sûr.

Mais qu'à cela ne tienne, bien vite des excuses sont présentées pour le désagrément causé, et les wagons sont bien gardés...

*et j'assume totalement le mauvais esprit et le souffle populiste de mon billet du jour! Désolée pour la gêne occasionnée.

Commentaires

  1. et que dire de la migration du castor qui vient niché dans la capitale tous les étés... Une certitude : ils viennent profiter de Paris Plage ! Lançons une pétition pour la délocalisation de Paris Plage au bord du Saint Laurent !... ben quoi on délocalise bien le Louvre !

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