Dessiner c'est penser


Une modeste exposition aux Arts déco: Dessiner le design donne des envies de gribouiller et de croquer ce fauteuil ou cette tasse devant soi, le cordon de la lampe, la poignée en cuir raide de cette vieille malle, le pliage origami abandonné sur la table.
Toutes ces esquisses plaisent d'abord pour leur beauté plastique; on en ferait volontiers un bel imagier pour jeunes enfants des temps modernes: une table, une chaise, une pomme, une lampe, ah encore une lampe, et une autre chaise, un téléphone, un aquarium à plantes d'intérieur (euh?), une bouilloire électrique, une lampe, une chaise, bon, ce n'est peut-être pas une bonne idée...

A les examiner, je conçois enfin l'idée que l'on puisse partir d'un dessin pour créer un objet, et en inventer l'usage. J'étais attachée à une vision artisanale de la création, à la fabrication et à ses contraintes, au calcul. Et pourtant ce qui est à l'oeuvre dans ces crayonnés relève bien de la fantaisie la plus formelle (le dessin prolixe et assidu d'un Charpin, de deux Bouroullec), de tâtonnements (les croquis bavards de Marc Newson), voire de rêverie poétique.
Je tiens pour exemple les croquis de Jasper Morrison qui confinent à l'idéogramme, au "trait d'esprit": ainsi ce guéridon pour oiseaux qui sonne comme une comptine 'Up in the tree, Down on the ground' (Dual purpose Bird Table).

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