Piscine Molitor Patel
J'apprends au détour d'une interview de Jeunet qu'une adaptation de Life of Pi de Yann Martel est en bonne voie à Hollywood, dirigée par Ang Lee. Cette histoire singulière d'un jeune garçon embarqué avec un Tigre du Bengale pour une traversée du Pacifique m'avait conquise, déjà parce que j'avais trouvé amusant qu'un roman d'aventure aussi naturaliste pût me séduire et m'envoûter longtemps, aussi parce que ce roman prend son départ dans le jardin botanique de Pondichéry, délicieux endroit autant que décrépi.
Est-ce dû à "Blow up", je ne sais, mais j'adore agrandir les photos à la recherche d'une révélation, d'un détail qu'on ne voit pas d'emblée, d'un secret. Sur l’une des photos du Jardin botanique de Pondichéry apparaissent quatre vaches blanches qui me renvoient à un rêve. Dimanche dernier, encore au lit, j’écoutais “The Rake’s Progress” de Stravinsky quand j’ai glissé dans le sommeil. Et les chanteurs ont pris corps. J’assistais à un opéra, intégrant ce que j’écoutais à mon rêve. Sur la droite de la scène, un décor représentant une colline, d’où sont descendues, lentes, lourdes, paisibles, quatre vaches, étincelantes de blancheur. A n’en pas douter, des vaches sacrées...
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