Business as usual


C'est la rentrée, au milieu de l'été.
Je renoue avec mes périples souterrains électriques et pneumatiques, ai adopté au passage la routine sympathique du café matinal au comptoir avant de m'engouffrer dans le métro (bientôt assorti de la lecture du Parisien ou de l'Équipe? à voir).
Et j'ai retrouvé mon quartier de travail, le périmètre de chasse et de cueillette que je partage avec quelques milliers de cols blancs. Les pâturages sont lointains, les hauts-fourneaux itou, n'était-ce la belle usine de traitement des déchets semi-enterrée face à la Seine, dont les dépendances de l'autre côté du tramway affichent des façades végétales touffues, aux bambous déjà grandis et à la vigne vierge étonnamment rouge criard. Ajoutez-y le pub irlandais factice, la trattoria qui sert 200 couverts à midi, ou le restaurant d'affaires qui verse dans la cuisine conceptuelle (te fatigue pas Jojo: une bavette et des pommes frites valent tous les bœufs crus façon thaï & pressée de ratte boulonnaise, dans ces contrées-ci du moins), vous avez là un instantané de mon environnement de travail.
En revenant dans la place cependant, je notai hier deux nouveautés notables. Les baies de verre Securit des immeubles alentour sont désormais ornées çà et là de Pacman, Space Invaders, bunnies Playboy et autres bestioles logotypées... en mosaïque de posts-its. Il s'improvise des 'battles' d'une société à l'autre, avec affichage des scores, où la chaîne sportive est meilleure plasticienne que le laboratoire pharmaceutique. Cette génération spontanée de collages éphémères témoigne assurément de la vie qui niche à ces étages. L'activité des habitants n'y est peut-être pas tout à fait conforme à ce que à quoi leur employeur a imaginé de les employer mais enfin bon, ils sont en vie, et prennent l'ennui de cette vie de bureau à bras-le-corps, du moins du bout des doigts...
C'est que par ailleurs, le quartier se vide. Des enseignes disparaissent, des camions vont et viennent, des plaques sont démontées, des trouées de lumière se dessinent dans des immeubles désertés dont les bureaux paysagers ont été désossés et démembrés, laissant apparaître des plateaux nus aux dimensions impressionnantes.
Passé le trouble, je replonge le nez dans mes jeux d'épreuves du moment.
Cent fois sur le métier je remets mes ouvrages...



Merci à Tarik pour la photographie.


Commentaires

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés