When I am an old woman

When I am an old woman, I shall wear purple
With a red hat which doesn't go and doesn't suit me.
And I shall spend my pension on brandy and summer gloves
And satin sandals and say we've no money for butter.
I shall sit down on the pavement when I am tired
And gobble up samples in shops and press alarm bells
And run my stick along public railings
And make up for the sobriety of my youth.

I shall go out in my slippers in the rain
And pick flowers in other people's gardens
And learn to spit.
You can wear terrible shirts and grow more fat
And eat three pounds of sausages at a go
Or only bread and a pickle for a week
And hoard pens and pencils and beermats and things in boxes
(...)
Jenny Joseph (poème appris en seconde il y a... un paquet d'années)

J'aime bien l'impertinence que permet le grand âge.
Une vieille dame croisée dans le train engage la conversation: "Vous avez des enfants? vous travaillez? vous arrivez à passer un peu de temps avec eux, il vous en reste un peu pour vous-même? avec les RTT c'est devenu possible pour les femmes qui travaillent, n'est-ce pas? Il faudrait leur dire à ceux qui veulent revenir sur les 35 heures: voyez vos enfants, et celles qui les ont élevés..."
Elle enchaîne, très inspirée: "Un jour, j'entendais deux jeunes dames bavarder. L'une râlait à l'idée de rendre visite à sa grand-mère et de participer à un goûter de 'vieux' parce qu'ils allaient la ramener avec leurs souvenirs de jeunesse, leur passé, leur vie de travail, ça la gonflait à l'avance, toutes ces histoires dont elle n'avait que faire. Et sa copine de lui rétorquer: dis donc les vieux, tu pourrais avoir un peu de respect pour eux, c'est eux qui ont permis que tu te reposes le mercredi ma belle, tes RTT, tes congés payés, tout ça, tu ne mesures pas ce qu'ils se sont battus, et tu en bénéficies aujourd'hui!"... Et ma voisine de banquette ajouta encore: "Est-ce qu'elle s'imagine que ses conversations à elle de mère de famille, ça en barbe plus d'un alentour? et les dents du petit, et la fièvre de l'aînée, ah la la , l'hiver est long, et les bons mots du benjamin, oh ce qu'il est drôle et spirituel, et les vacances et les sorties au parc d'attraction... mais c'est chiant et ça n'intéresse personne!!"
Notre conversation prit un tour différent ensuite, plus grave. Elle avait traversé tout Paris et pris un métro et deux trains pour se rendre à une réunion d'anciens de l'aviation, amis de longue date. Tout en parlant, elle jouait distraitement avec sa canne blanche télescopique en râlant gentiment contre son médecin qui l'enjoignait de faire un peu d'exercice et de voir du monde. Nous nous quittâmes sur le quai à Notre-Dame et elle me souhaita avec chaleur, et emphase, de "vivre heureuse, parce que vous le méritez."
J'aime bien la solennité qu'autorise le grand âge.

Commentaires

  1. Ton histoire me rappelle une rencontre dans le bus numéro 69, je dirais dans les années quatre-vingt-dix, pour ne pas dépasser plus de deux décennie... et avoir l'air de raconter des histoires antédiluviennes. La dame en question avait des yeux pervenche qui brillaient et je lisais un recueil de poésies (lequel?, je n'en sais plus trop rien). Elle s'adressa à moi à peu près en ces termes: "Ma vie est passée et je suis toute seule, j'ai perdu mes amis, je vois rarement ma famille, mais il me reste la poésie, ne perdez jamais la poésie !" Puis, elle me récita de mémoire des strophes de poèmes français. Je me souviens qu'elle aimait Verlaine. Et cette octogénaire si pétillante est descendue dans la rue de la Roquette en m'adressant de grands signes avec son parapluie. FIN
    Militsa

    RépondreSupprimer
  2. Moi, en matière de vieilles dames, j'aime bien "Arsenic et Vieille dentelles"

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés