Abyme

Cela fait trois jours que j'essaie, incessamment distraite par les jeux et sollicitations affectueuses ou impérieuses des jeunes enfants autour de moi, de lire un livre qui décrit par le menu et par tous les détours et digressions possibles les difficultés matérielles et intellectuelles de son narrateur à venir à bout de l'écriture de son roman, lequel roman met en scène un romancier qui a le projet de se remettre enfin à un roman à peine entamé, dégrossi, en vrac à l'état de quelques feuillets de notes rassemblés dans une pochette à élastiques Exacompta. Vous suivez?
L'écriture en est bavarde, les histoires de l'écrivain et de ses avatars se croisent, ses amours et ses amantes se confondent d'un récit l'autre, la nécessité d'écrire l'interroge et le taraude, alimentaire autant qu'essentielle à son existence; la résolution de l'histoire enfin est éclatante puisque ce roman connut le Goncourt et son cortège de quelques centaines de milliers de lecteurs.

Quant à moi, livre enfin achevé, je goûte l'ironie de cette lecture laborieuse, hâchée, hoquetante, et ne pouvais qu'écrire à son sujet! Voilà qui est fait. Sans délai.
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