Le grand mezze

Un des jeux favoris des enfants, à l'heure du dîner, qui les met en joie à chaque fois, pourrait s'apparenter à un Trivial Pursuit improvisé, sans filet, ni camembert.
Il s'agit pour moi de leur adresser des devinettes en rafale sur des sujets variés (c'est un jeu de vitesse), leur faire lister par exemple cinq noms de pays qui commencent par Ma, dix instruments à cordes ou cinq noms de céréales (des plantes qui se cultivent, pas des marques de pétales de maïs), des noms d'empereurs (toutes dynasties, toutes origines), des noms d'hommes politiques (tous bords, toutes investitures, toutes carrures).
Les repas sont très animés et l'appétit s'en trouve grandi (encore que personne n'ait besoin d'être stimulé). Mes compétiteurs sont parfois lamentablement ignares, parfois très inspirés, toujours drôles. On rit ainsi souvent des impairs des autres autant que de ses propres bourdes.
Mais ce qui en ressort, sous l'angle maternel, c'est que je serai bientôt en manque de thématiques et de biscuit pour animer nos veillées! Sauf à les frustrer avec des questions auxquelles ils ne pourraient pas répondre: cinq titres de lieder de Schubert, six villes qui se terminent par -grad, dix noms de fromages italiens, vingt départements au sud de la Loire.
Aussi ai-je décidé hier unilatéralement de changer les règles et d'en faire un pur moment de poésie, une performance situationniste à base de cadavres exquis déclamés, et de remue-méninges pataphysique: authentique plantage. Ma fille s'est fendue d'un 'ça craint' sans appel et mes fils à qui je demandai dix noms d'animaux imaginaires m'ont doctement répondu: un dragon, un griffon... Non, non, des animaux de votre invention! Hein quoi?! Qu'on invente nous?! Mais comment ça marche?
Bon ça va j'ai compris...
Qui reprend des pâtes?



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