Si les syllogismes n'existaient pas...


Comment traduire le vertige éprouvé et la sidération face à un tel casse-tête cérébral autant qu'une telle brillante démonstration de littérature?
Par un filet de fumée qui s'échappe au-dessus de l'encéphale, comme dans Mafalda ou Charlie Brown?
Moi qu'une double négation suffit parfois à égarer, pour dire élégamment que je n'y comprends assez vite plus grand chose: par exemple si on me parle d'antagonistes des inhibiteurs de la recapture d'une quelconque molécule, je suis bien en peine d'expliquer ce qu'il lui arrive... à la molécule...

Si Dino Egger n'a jamais existé (et il n'existe pas, c'est un personnage de fiction), et qu'on s'appelle Eric Chevillard, on ne s'interdit pas d'en écrire la biographie, d'en dessiner le parcours, en creux et en défaut. Chevillard dont j'ignorais jusqu'alors tout ou presque sinon son blog généreux en textes impeccables ciselés obsessionnels et dûment numérotés, s'emploie à écrire cette biographie imaginaire, comme en un défi oulipien qui ne peut que me plaire.
Il s'est aventuré dans cet exercice périlleux, conjuguant (au conditionnel passé 2e forme!) un assortiment de hauts faits et gestes qu'on eût pu attribuer à Dino Egger et des pages et des pages ahurissantes de syllogismes et de rhétorique.
Bluffant.

Eric Chevillard, Dino Egger, Minuit, 2011

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