Word of Youth

Extérieur jour.
Au 104 (encore), avec ma nièce, ce dimanche.
Halle Curial, baignée de lumière, milieu de l'après-midi.
(on m'excusera l'absence d'italique pour les didascalies, Blackberry oblige)
Un trio de jeunes gens répète une pièce dont j'ignore l'auteur (aperçu une couv de chez POL: Olivier Cadiot? mais ce pourrait aussi bien être du Musset, je suis totalement ignorante et inculte en théâtre... Après une brève exploration des tréfonds de ma mémoire, je réalise que c'est sans doute extrait du Dom Juan de Molière, je ne connais que le livret de Salieri mais ça m'a tout l'air d'être donjuanesque).

Un jeune homme, "cerné" par deux charmantes jeunes femmes.
"Est-ce que chacune de vous ne sait pas suffisamment ce qu'il en est sans qu'il soit nécessaire que je m'explique davantage?
(à l'une) Laissez-la croire ce qu'elle voudra; (à l'autre) laissez-la se flatter dans son imagination". Et ainsi de suite: "je vous adore", à l'une; "vous êtes tout pour moi", à l'autre.
Et encore: "Tous les discours n'avancent point les choses, il faut faire et non pas dire."

Ma nièce suit l'intrigue et la répétition avec intérêt. Car il y a un petit travail de placement et de mise en scène autour du trio, l'une des jeunes filles pivotant et tournant le dos pendant que l'autre écoute le boniment de Dom Juan, et vice versa, ce qui donne une petite ronde plaisante, comme une saynète de marionnettes ou d'automates. Du haut de ses cinq ans et demi, elle fait son pronostic,: "à mon avis, il va préférer celle qui a une robe bleue" (chevelure blonde florentine et profil classique, la plus jolie des deux, assurément). Puis elle se ravise: "à mon avis il ne va pas se marier du tout."
Gloups.
Je me suis abstenue de lui raconter la fin et la morale de l'histoire... Car je la trouve un peu trop jeune pour ne plus croire aux happy ends... et au Prince charmant!
Ce message a été envoyé depuis un terminal BlackBerry de Bouygues Telecom

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