Vers l'infini et au-delà



Le 104 est un lieu séduisant et pourtant assez ingrat, n'étaient-ce les volumes majestueux et les perspectives élégantes. Le silence y est souverain et l'animation discrète, l'expérience étant assez hasardeuse pour l'instant (avec des tabliers rendus et des manifestations au succès mitigé, comme on dit).
Une librairie, un charity shop*, une boutique éphémère qui tiendrait plutôt lieu de galerie.
J'ai des vues sur ce dernier espace depuis qu'il est ouvert à la location, et j'aimerais l'investir pour y exposer, en souvenir du lieu et de sa destination initiale, des Time capsules.
Peut-être pas les capsules solennellement scellées et enterrées qu'on destine aux générations futures (ou aux civilisations extraterrestres), inventoriant rigoureusement des objets emblématiques de notre environnement humain et manufacturé.
Non, plutôt des viatiques pour l'au-delà, personnels et subjectifs, collections sensibles d'objets, de choses matérielles et concrètes, témoins de notre vie qui se déroule. Comme s'y sont amusés beaucoup d'écrivains ou d'artistes, dressant des listes et des collections invraisemblables, qui satisfont chez moi le goût de l'accumulation et des inventaires, autant que la nécessité de se souvenir.
Warhol en confectionna plus de 600. C'était de simples cartons où il entassait toutes sortes d'objets issus de son quotidien et de son activité créatrice.

Bien sûr, il s'agirait d'une oeuvre collective et participative! Le lieu voulant tisser des liens pérennes avec le quartier et ses habitants, chacun irait de sa collection personnelle et me l'apporterait afin que, jour du vernissage, je cadenasse le tout dans des malles en plexiglas transparent qui donneraient à voir leur contenu le temps de l'expo, puis, on coulerait dans le béton, le ciment, ou dans une piscine (penser à demander des tuyaux (sic) à Nilu qui s'y connaît comme personne en traitement et stockage des déchets de l'industrie nucléaire) et surtout, je n'oublie pas de faire enregistrer et répertorier ces précieuses capsules auprès de l'Université Oglethorpe à Atlanta où siège l'International Time Capsule Society.
Pour faire sa propre time capsule chez soi, on peut s'inspirer de Dominique Bretodeau (dans Amélie Poulain) planquant sa modeste boîte à trésors derrière une plinthe de la salle de bains de l'appartement familial, ou suivre les conseils du site 'askthebuilder', plus américain et moins dilettante (pléonasme), lequel conseille, plutôt cocasse, d'ensevelir par exemple le journal du jour (USA Today avec tous ses suppléments!) et une bouteille de bière locale (vide), qui feront à coup sûr le bonheur (et la perplexité, à mon avis) d'un charpentier futur...
























* Ouverture du premier bric-à-brac parisien d'Emmaüs au 104, ce mercredi à 15 heures...

Commentaires

  1. que tu devrais aussi prévoir l'atelier e-TimeCapsule. Plein de e-Trucs planqués aux 4 coins du réseaux, aux pays des des faux amis, dans des blocs de blogs turco-malgaches et qui s'auto-publieraient (heu s'auto-posteraient) à retardement dans 100 ans (en beuguant ou beuglant forcement !).

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  2. ben oui forcément il y a un volet electronique virtuel, il y a bien un cimetière sur Facebook...

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