Eveil (extraits)

X
Est un homme celui qui
en son cœur n'a ni mère, ni père
et sait qu'il n'a la vie
qu'en plus de la mort,
et la rend comme un objet trouvé
n'importe quand - pour cela il la garde bien ;
qui n'est ni un dieu, ni un prêtre
ni pour lui-même, ni pour son prochain.

(...)

XII
J'habite près du chemin de fer. Par ici
bien des trains vont et viennent, et de temps à autre
je regarde les vitres illuminées
fuir dans l'obscurité ouatée.
Ainsi les jours lumineux s'enchevêtrent
et filent dans la nuit à jamais.
Je suis là dans chaque lueur de fenêtre,
je m'y accoude et je me tais.

Attila József, traduction de Gábor Kardos, adaptation de Kristina Rády pour le recueil À cœur pur, Seuil/Fictions & Cie, 2008.

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