Résolution

L'été s'installe, les vacances scolaires sonnent toujours pour moi le début d'une délicieuse déconfiture, capilotade tiède et déliquescente.
La rentrée reste lointaine, comme une vague perspective d'émois et d'agitation futurs, mais on n'y est pas encore, et je suis pour l'instant dans cet état de grâce où le temps se suspend, et où mes/nos obligations quotidiennes se ratatinent, tapies dans les recoins de l'appartement, comme les boules de suie malicieuses de Miyazaki (Totoro, Chihiro), attendant leur heure: plus de devoirs du tout, moins de réveils synchrones (plus de céréales non plus: vive les tartines), et enfin plus de rien et moins de tout !

Partout ailleurs, un aimable parfum de vacances, un sillage volatil et délicieux d'insouciance.

Il n'empêche que cette année, je nourris des projets ambitieux, dans le registre des bonnes résolutions qu'on ressort habituellement à la nouvelle année ou à la rentrée, encore elle, comme par exemple: s'inscrire enfin/de nouveau à un cours de dessin/danse/conduite/yoga.
Yoga!
Me vient le souvenir de réveils indiens à l'aube: à l'assaut d'une terrasse dominant la ville, la dalle de béton sous les pieds nus est encore fraîche, la lumière vibre, les cocotiers croassent (si si), et la rue en contrebas est silencieuse. C'est l'endroit et l'heure idéaux pour une salutation au soleil et quelques postures enroulées déliées.

C'est décidé, je me lèverai demain à l'aube et déroulerai ma page, pardon mon tapis, ouvrirai grand la fenêtre, renouerai avec cet exercice: chaque matin reconstruire son monde, en saisir le murmure, habiter son corps, la sensation d'être soi, rêves et carbone à la fois.